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Accord sur un "appel à l’action" pour prévenir la déforestation due à la culture du cacao
Des acteurs représentant des agences gouvernementales, des partenaires de la conservation, le secteur privé et des experts agricoles ont rédigé un "appel à l’action" pour la protection et la conservation des forêts dans le secteur du cacao en Afrique de l’Ouest, à la suite d’un atelier qui s’est tenu à Monrovia, au Libéria, en mai 2023. L’initiative vise à concilier la production de cacao avec les efforts de conservation en cours dans les paysages forestiers d’Afrique de l’Ouest.
L’appel à l’action vise à relever les défis auxquels sont confrontés les gouvernements et les propriétaires terriens de la région en conciliant l’expansion du secteur du cacao et la protection des forêts. Il s’agit d’une initiative conjointe du Programme de développement de la biodiversité et des faibles émissions en Afrique de l’Ouest (WABiLED), financé par l’USAID, et du Programme d’appui à la préservation des écosystèmes forestiers en Afrique de l’Ouest (PAPFor), financé par l’Union européenne, qui a organisé un atelier en mai, et qui s’adresse aux acteurs régionaux et nationaux ainsi qu’aux partenaires travaillant dans les paysages concernés. Les agences gouvernementales représentées comprennent l’Autorité de développement forestier du Liberia, l’Autorité foncière du Liberia, le ministère de l’Agriculture du Liberia, l’Office ivoirien des parcs et réserves et la Société pour le développement des forêts (SODEFOR) de Côte d’Ivoire. Des centres de recherche et des représentants du secteur privé, ainsi que des ONG locales, ont également participé à la réunion.
Les acteurs régionaux sont encouragés à :
- Renforcer la collaboration sur les questions liées à la culture du cacao et à la croissance des cacaoculteurs immigrés, et travailler en étroite collaboration avec les ambassades locales sous les auspices du Parlement de la CEDEAO.
- Maintenir un dialogue régulier avec les gouvernements sur la question de la coexistence du cacao et de la forêt, et développer des lignes directrices et des actions régionales pour les États membres de la CEDEAO producteurs de cacao.
- Envisager l’adoption d’un instrument régional, de lignes directrices et de plans d’action pour promouvoir le maintien d’un taux de couverture forestière de 30 à 40 % supérieur à celui des plantations de cacao.
Au niveau du paysage, les acteurs sont appelés à :
- Développer et rendre opérationnels les plans d’utilisation des terres et les mécanismes de gouvernance connexes afin de garantir une culture durable du cacao qui n’affecte pas la forêt et la faune, et de respecter les forêts permanentes, y compris dans les zones protégées, les forêts classées et les forêts communautaires.
- Travailler avec les agriculteurs pour arrêter la culture dans les forêts classées et mettre fin aux activités illégales tout en fournissant un soutien alternatif.
- Établir un registre des agriculteurs et des plantations de cacao et organiser la traçabilité complète de la production de cacao jusqu’aux parcelles individuelles.
- Appliquer des approches participatives dans les paysages du PAPFor afin de créer des comités de gestion des paysages.
- Permettre aux comités de gestion de garantir un revenu décent aux cultivateurs de cacao et aux ouvriers agricoles afin de promouvoir le commerce équitable et les approches "de la fève à la barre".
- Appliquer une approche fondée sur les droits pour renforcer les forêts communautaires et donner aux communautés locales les moyens d’assurer la conservation durable des forêts et de développer d’autres chaînes de valeur.
- Promouvoir la plantation de variétés de cacao à haut rendement, l’utilisation de niveaux d’ombrage recommandés par les meilleures pratiques et l’application d’engrais et/ou de fumier respectueux de l’environnement afin de favoriser des rendements plus élevés par unité de surface.
- Intégrer les connaissances des agriculteurs dans les programmes d’agroforesterie en mettant en place des programmes de formation pour les agriculteurs basés sur des pratiques durables adaptées au contexte local.
- Promouvoir la régénération des plantations de cacao vieillissantes à l’aide de techniques agroécologiques et intelligentes sur le plan climatique, ainsi que l’intégration de légumineuses arborescentes dans les systèmes agroforestiers.
Au niveau national, les acteurs devraient :
- S’assurer qu’il existe des politiques solides pour la planification, le contrôle et la gestion des flux migratoires entrants, y compris des politiques liées à la migration et au régime foncier.
- Promouvoir une législation durable et les meilleures pratiques pour la production de cacao et sensibiliser aux zones éligibles pour la culture du cacao.
- Aider les pays producteurs de cacao à se préparer à la mise en œuvre du règlement de l’UE sur les produits exempts de déforestation et du système actuel de normes régionales africaines (ARS) et adapter les lois nationales à ces normes, le cas échéant.
- Formuler, adopter et promouvoir la mise en œuvre et l’application des politiques, lois et réglementations pertinentes en matière de bonnes pratiques agricoles.
- Utiliser les mesures politiques, réglementaires et administratives pertinentes pour promouvoir un taux de couverture forestière de 30 à 40 % supérieur à la superficie des plantations de cacao.
- Adopter et mettre en œuvre des mesures politiques et réglementaires favorables à la valorisation des produits forestiers non ligneux et à leur gestion durable.
- Promouvoir la régénération des plantations de cacao vieillissantes à l’aide de techniques agroécologiques et climato-intelligentes intégrant des légumineuses arborescentes dans les systèmes agroforestiers.
Entre-temps, WABiLED et le PAPFor ont convenu d’aider les pays producteurs de cacao en Afrique de l’Ouest à adhérer aux normes régionales africaines ARS1000 sur la production durable de cacao et à se mettre en conformité avec le nouveau règlement de l’UE contre la déforestation importée. Ces efforts peuvent nécessiter l’adaptation des lois nationales dans certains cas. Grâce à une collaboration continue et à la mise en œuvre de pratiques innovantes, la région peut assurer la prospérité du secteur du cacao tout en préservant les forêts et la biodiversité.