Accueil / Nos actualités / En route pour remplacer les pesticides chimiques par des pesticides (...)
En route pour remplacer les pesticides chimiques par des pesticides naturels à Wonegizi
La mission a permis de discuter des diverses initiatives mises en œuvre dans le cadre du PAPFor, notamment les activités de bio-monitoring et de renforcement de la loi, l’identification des couloirs forestiers entre Wologizi et Wonegizi, et l’appui aux associations villageoises d’épargne et de crédit.
Parmi ces activités, l’une d’entre elles a particulièrement attiré l’attention de la mission lors d’une visite sur deux sites où les pratiques de culture du cacao sont encouragées à l’aide de techniques de gestion des parasites et des maladies d’origine locale.
Cette initiative est mise en œuvre par FFI avec le soutien technique de Skills and Agricultural Development Services (SADS), qui dispose d’une équipe dédiée ayant de bonnes relations avec les communautés locales. Le rôle de SADS se concentre sur les activités de soutien agricole dans le cadre de la mise en œuvre du PAPFor du côté libérien de WWZ.
L’un des appuis de SADS consiste à promouvoir l’abandon des pesticides chimiques par des alternatives naturelles (biopesticides d’origine locale).
Différents types de traitements antiparasitaires et anti-maladies sont testés, selon un schéma bien établi : chaque site contient 12 parcelles correspondant à 4 types de traitements (dont un contrôle), avec 3 parcelles par traitement.
Les différents traitements "naturels" testés sont produits par la collecte et le séchage de différentes plantes locales (Tithonia diversifolia et Jatropha curcas). Les feuilles sont ensuite réduites en poudre, puis mélangées à de l’eau et à du savon médicinal pour produire une "soupe" qui est ensuite pulvérisée une fois par semaine sur les plants de cacao sélectionnés (huit arbres par parcelle). Cette expérience est couplée à d’autres tests, tels que ceux comparant la productivité des cacaoyers lorsque le sous-bois ou le sur-bois est complètement dénudé ou laissé complètement couvert de végétation, où l’assainissement et l’élagage sont également pratiqués.
Les communautés sont fortement impliquées dans cette initiative : elles fournissent les parcelles, fabriquent les pesticides, participent à la collecte hebdomadaire des données et entretiennent les sites. En retour, le projet fournit des conseils techniques ainsi que du matériel et des équipements de sécurité pour les tests.
La présidente des participants à l’essai à Barwen, Kebbeh Mulbah, a déclaré : "Nous sommes désormais en mesure d’identifier et de contrôler les ravageurs et les maladies du cacao sans dépenser d’argent, et nous connaissons maintenant les principaux pollinisateurs du cacao, dont la cécidomyie, que nous ne connaissions pas auparavant ! Au nom des participants, Kebbeh a souligné que le projet leur fournissait également des cultures (cacao et palmier à huile), de la pisciculture et des variétés améliorées de riz de plaine.
Les tests n’ayant débuté qu’en mars 2023, il est trop tôt pour tirer des conclusions de l’expérience des pesticides naturels. Vous trouverez plus de détails dans nos prochaines lettres d’information et sur le site web.
"L’approche est particulièrement intéressante", note Marc Languy. "C’est un bon exemple de l’application des connaissances locales traditionnelles sur les plantes au développement d’une chaîne de production de cacao biologique, qui est de plus en plus recherchée par les consommateurs et qui permet aux communautés de vendre les fèves à un meilleur prix". Patrick Epie, responsable des paysages du Nord-Ouest, a déclaré : "En évitant l’application de pesticides chimiques, on réduit les risques sanitaires associés pour les communautés concernées, ainsi que les impacts sur les rivières avoisinantes".