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Le Liberia et la Côte d’Ivoire réaffirment leur engagement à protéger conjointement le paysage forestier transfrontalier de TGKS
Les pays d’Afrique de l’Ouest que sont le Liberia et la Côte d’Ivoire sont riches en biodiversité et dotés de ressources naturelles. Toutefois, l’exploitation de ces ressources, associée à l’expansion de l’agriculture, exerce une pression considérable sur la forêt et sa biodiversité.
Dans la forêt de Haute Guinée, en Afrique de l’Ouest, cette pression est accélérée par les activités des braconniers, des mineurs illégaux et des chasseurs. Cette situation a attiré l’attention des gouvernements de la Côte d’Ivoire et du Liberia, ainsi que des donateurs et des partenaires de la conservation. Face au rythme alarmant de la perte de biodiversité, les acteurs de la conservation poursuivent leurs efforts pour protéger le paysage de Taï-Grebo-Krahn-Sapo (TGKS), l’une des dernières portions de forêt intacte reliant la Côte d’Ivoire et le Liberia.
Lors d’un récent événement de deux jours, la 7e réunion du comité directeur bilatéral de Taï-Grebo-Krahn-Sapo, les parties prenantes du Liberia et de la Côte d’Ivoire se sont engagées à mettre en œuvre des initiatives qui conduiront à la protection du paysage et de ses espèces menacées. Les deux pays ont démontré leur engagement envers le partenariat en mettant en œuvre différents projets de conservation allant de la formation et du déploiement d’écogardes et d’agents chargés de l’application de la loi à la fourniture d’un soutien aux moyens de subsistance des communautés riveraines des forêts.
La recherche a montré que le renforcement de la présence permanente de gardes forestiers, d’écogardes communautaires et de collecteurs de données est un moyen efficace de stabiliser et d’accroître les populations d’animaux sauvages et de réduire les menaces anthropogéniques dans les zones protégées.
Les communautés doivent également être impliquées, en particulier les acteurs clés tels que les chasseurs, afin d’encourager la participation à la conservation de leur patrimoine naturel et d’identifier des pratiques de subsistance alternatives respectueuses de la forêt.
Le Programme d’appui à la préservation des écosystèmes forestiers en Afrique de l’Ouest (PAPFor), financé par l’Union européenne, travaille par l’intermédiaire de son partenaire de mise en œuvre au TGKS, l’Agence allemande de coopération internationale (GIZ). Au cours de la réunion, Vincent Beligné, conseiller technique de la GIZ-TGKS, a déclaré : "Pour protéger pleinement le corridor forestier, il est nécessaire d’accorder une attention urgente aux défis à relever. Je pense que la réunion a été un succès parce que de nombreux défis ont été mis en évidence pour des solutions possibles".
Le paysage de Taï-Grebo-Krahn-Sapo s’étend du sud-est du Liberia au sud-ouest de la Côte d’Ivoire. Il contient un grand bloc de forêt guinéenne intacte dont plus de 7 000 km2 sont protégés, y compris le parc national de Taï, un site du patrimoine mondial de l’UNESCO. Dans le cadre du programme PAPFor, la GIZ encourage les communautés à améliorer la production agricole et à soutenir une agriculture complémentaire compatible avec la production de cacao par le biais de l’agroforesterie. Elle soutient également les autorités responsables des zones protégées dans les deux pays afin d’améliorer l’efficacité de la gestion de leurs parcs nationaux respectifs et de leurs forêts classées dans le paysage.
Le comité de pilotage bilatéral a finalisé un protocole d’accord entre les deux pays, qui doit être examiné par les ministères des affaires étrangères d’Abidjan et de Monrovia avant d’être signé. À l’issue de la réunion, un plan d’action commun a été élaboré pour les activités en cours et nouvelles, tant du côté libérien que du côté ivoirien de la TGKS, définissant les rôles et les responsabilités de tous les acteurs.